Sculpture

Jeu de ‘miroirs’

Au début, ou presque, le petit baby réalise vers sept/huit mois que l’autre enfant, face à lui dans le miroir, qui le regarde, c’est lui-même !

Avant, il est organique percevant par la paroi utérine les battements du monde. Ambiance particulière, dans ce ventre, celle d’une sound machine, balancé, balloté, protégé. Paradis nourri/logé/lové. Petit homme fusionnel jusqu’au moment du premier passage. Devant le miroir, quand il se voit, comme dans les bras de sa mère avec qui il ne fait qu’un, il s’amuse de jouets éclectiques : ses pieds, jambes, bras, sans conscience de son corps unifié. Premières interactions avec le monde qui lui révèle petit à petit qu’il est distinct, qu’il est lui-même, à part entière, qu’il est une entité, un être de parole. Et puis…comprendre que la relation fusionnelle à sa mère n’a d’autre choix que de se distancier. Que le père, les frères et sœurs inclus dans celle des générations viendront pilonner cette idylle maternelle, sera traumatisante. Cette réalité devenue consciente va se confronter à ses premières expériences. Elles vont générer une multitude d’émotions prégnantes, troublantes, complexes. Cette sensibilité de contradictions émergentes va le constituer. Au risque de l’entraver, ou pas. Ces sculptures intitulées ‘miroirs’ sont de petites constructions éphémères, incongrues et dissonantes, douces au toucher, rugueuses à la vue, rapports de surfaces émotionnelles, de liaisons, de ponctuation, de reflets, de contradictions. Elles voudraient incitées au langage si difficile, en décortiquant le lapsus, révélation de nos étrangetés